La troisième révolution industrielle succède à celle de la vapeur puis à celle de l’électricité et du moteur à combustion. Celle-ci est informatique et s’appuie sur les énergies renouvelables. Elle marque la fin de l’âge du pétrole, la production et le partage d’énergies renouvelables mais aussi la création de millions d’emplois nouveaux.
Qui est Jeremy Rifkin ?
L’expression « troisième révolution industrielle » nous vient de Jeremy Rifkin, un américain né en 1945, essayiste et économiste de renommée internationale.
Il travaille sur l’utilisation et les possibilités scientifiques ainsi que sur les techniques nouvelles en étudiant leurs impacts sur la société, l’environnement et la socio-économie.
J. Rifkin est le premier à avoir parlé en ces termes de « troisième révolution industrielle » qui permettrait de répondre, dans une perspective à long terme, à trois grandes problématiques : une nouvelle crise économique mondiale, la sécurité énergétique et le changement climatique.
Une reconnaissance officielle
Cette troisième révolution industrielle a été totalement approuvée en 2007 par le Parlement européen et elle est mise en oeuvre par plusieurs organismes de la Commission européenne.
Jeremy Rifkin travaille avec une équipe mondiale pour mettre en place ces objectifs et l’indispensable « économie de transition » qui aboutirait à une société post-carbone.
Qu’est-ce que la troisième révolution industrielle ?
Selon Jeremy Rifkin, cette nouvelle révolution est industrielle et économique.
Elle aurait débuté au milieu du XXème siècle, en même temps que le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Qu’est-ce qui justifie cette troisième révolution ?
Pour Jeremy Rifkin, cette révolution est non seulement nécessaire mais aussi urgente. En effet, elle doit entre autres répondre à la disparition progressive du pétrole et viser à une économie produisant moins de gaz à effet de serre. Si l’on ne trouve pas d’alternative au pétrole l’économie va entrer dans une crise mondiale.
Le nucléaire pourrait être une solution mais il est trop centralisé, trop cher et reste dangereux.
La troisième révolution n’existerait pas sans les nouvelles technologies de l’information et de la communication, sans les microprocesseurs, Internet, la domotique ou la technologie sans fil.
Sur quoi est-elle fondée ?
La production d’énergie doit être distribuée là où elle est utilisée et non plus centralisée.
– Elle doit permettre une gestion durable des ressources et le dépassement des engagements mondiaux pour la lutte contre le réchauffement climatique.
– Elle doit aboutir rapidement à la réduction des crises pétrolières.
– Un autre enjeu essentiel est la survie des écosystèmes.
La troisième révolution industrielle vient d’une convergence entre les technologies de la communication et les énergies renouvelables, entre la communication sans fil et les énergies distribuées.
Pour Jeremy Rifkin, elle repose sur la création simultanée de plusieurs systèmes.
– La production et la distribution d’énergies renouvelables de manière décentralisée hors des grandes centrales.
– Le stockage d’une partie de cette énergie et sa redistribution décentralisée sans émission de gaz à effet de serre par le biais d’un réseau intelligent.
L’objectif est de développer le partage et l’interdépendance pour laisser moins de place à la concurrence et davantage à la coopération.
Les piliers de la troisième révolution industrielle de Jeremy Rifkin
Tous sont indispensables et doivent être développés en même temps.
– L’utilisation d’énergies renouvelables à la place du pétrole et du nucléaire. Les énergies fossiles ont fait leur temps, leur quantité diminue et elles sont polluantes.
– Il faut une production décentralisée des énergies afin qu’elle soit proche des endroits où elles doivent être utilisées. Cela se traduit par des bâtiments à énergie positive, des bâtiments qui puissent produire de l’énergie grâce aux énergies renouvelables qui puissent partager le surplus. Chaque bâtiment du monde entier doit devenir un centre énergétique.
– Mettre en place des moyens de stockage pour l’énergie renouvelable intermittente pour assurer électricité verte fiable et continue. L’hydrogène est au cœur de ce stockage.
– La mise en place d’un réseau énergétique et électrique unique et intelligent : les « Smart grids » et « intergrid« . Internet permet de créer un réseau électrique intelligent.
– La généralisation des véhicules hybrides ou à pile combustible. Ces véhicules doivent pouvoir acheter et vendre l’électricité par simple connexion au réseau « Smart grid ».
Internet intervient également pour limiter les déplacements : visio-conférence, applications multiples et variées… Les véhicules doivent aussi devenir moins lourds et être de moins en moins consommateur d’énergie.
La mise en oeuvre de la troisième révolution industrielle
La vision de Jeremy Rifkin est officiellement adoptée par le Parlement européen depuis 2007.
L’objectif est « trois fois 20″ c’est-à-dire :
– améliorer de 20 % l’efficacité énergétique,
– augmenter de 20 % le recours aux énergies renouvelables, et
– diminuer de 20 % les émissions de gaz à effet de serre.
Ces trois objectifs sont à atteindre avant 2020. Leur mise en oeuvre a débuté en juin 2009.
Cette révolution industrielle : un changement nécessaire et urgent !
Cette troisième révolution va, comme les deux premières, changer notre manière de vivre mais aussi notre mode de consommation, notre façon de travailler.
Selon J. Rifkin, la crise actuelle est davantage énergétique que financière.
Le modèle économique est basé sur la présence d’un pétrole abondant et peu cher ce qui n’est plus du tout d’actualité. L’auteur parle de « capitalisme distribué » avec des énergies vertes utilisables par tous. La coopération devrait supplanter peu à peu la confrontation. L’enseignement lui-même devra changer pour devenir également latéral et coopératif.
Les échanges d’énergie en seront plus nationaux mais devront être réalisés entre les continents.
L’Europe a déjà bien entamé le processus : l’Allemagne devrait passer de 20 à 35 % de production d’énergies vertes d’ici 2020 et plus d’un millions de bâtiments sont déjà convertis à l’énergie positive.
La France doit résoudre son problème d’organisation très centralisée afin d’exploiter pleinement ses nombreux atouts.
Pour J. Rifkin, il va falloir environ vingt ans pour se mettre réellement en place mais ensuite, tout devrait aller très vite.
Toutefois, la réussite d’une telle révolution ne peut se concevoir que si la plus grande majorité des états œuvrent dans le même sens.
On devrait donc évoluer vers une augmentation de plus en plus forte de la production d’énergies renouvelables, la transformation du parc immobilier, le stockage de l’énergie mais aussi du matériel nécessaires aux entreprises avec la disparition du flux tendu et enfin vers un rôle de plus important pour Internet et le smartphone.