D’ailleurs, si ce potentiel était réellement exploité, on estime la production d’énergie à 420 térawattheures par an, soit 90 % de notre consommation électrique chaque année.
Comment récupérer l’énergie ?
A ce jour, quatre systèmes permettent de récupérer l’énergie produite par les vagues. Le premier, des bouées sous-marines toujours en mouvement, présentées sous forme de colonnes montant et redescendant en fonction des vagues.
Grâce à leur mouvement, les bouées déclenchent un piston, aspirant l’eau de mer directement mis en contact avec une turbine dans laquelle a été stocké de l’air qui va lancer un moteur.
Deuxième système, les colonnes d’eau oscillantes côtières. Au moment où les vagues perdent en hauteur, elles sont atterrissent dans un caisson où elles entrent en contact avec l’air emprisonné lequel enclenche une turbine.
Troisième système utilisé, les débordements de chenal.
Les vagues convergent dans un chenal de plus en plus étroit. Une fois que le débordement voulu est effectif, l’eau de mer poursuit sa route par-dessus la digue d’un réservoir.
Cette eau stockée finit sa course dans la mer après avoir actionné une turbine. Enfin, il est possible de récupérer de l’énergie des vagues grâce à des caissons flottants reliés entre eux par des verrouillages articulées.
Ce procédé fait déplacer les caissons sous la force des vagues. L’énergie est récupérée depuis les fameuses articulations en mouvement grâce à des pistons activant des pompes à huile mise sous pression.
Le Searev, à la française
Searev signifie « Système Electrique Autonome de Récupération de l’Energie des Vagues ».
Projet né au sein de l’Ecole Centrale de Nantes en 2006, il s’agit de la mise en place d’une ferme houlomotrice.
Ce projet a pour cœur le système électrique autonome de récupération e l’énergie des vagues. Avec ses 26 mètres de long, ses 10 mètres de large et ses 1000 tonnes, ce système a été amarré à une quinzaine de kilomètres des côtes, entre 30 et 50 mètres de profondeur.
Ressemblant à un flotteur imposant en acier possède une roue de 9 mètres de diamètre s’activant de la même façon qu’un pendule. Ses mouvements déclenchent des pistons déclenchent eux-mêmes un générateur. Le système électrique permet d’avoir la main sur les mouvements de la roue.
Les études dédiées à ce projet d’envergure ont débuté en 2002, mettant une dizaine d’ingénieurs et trois laboratoires (Centrale Nantes, CNRS et Normale Sup à Cachan) dans les réflexions.
Le projet a été mûrement pensé et possède une technologie solide : robustesse, intelligence adapté aux marées, orientation autonome face aux vagues, supportant les tempêtes. Un tel système est donc exploitable dans toutes les mers.
Quant à ses performances, le Searev devrait permettre de produire 500 kW et 2500 watts/m², contre contre 400 pour l’éolien et 150 pour le solaire.
D’autres pays emboîtent le pas
Le Portugal a mis au point son propre système, inauguré en 2008. Le Pelamis est une sorte de serpentin de mer produisant de l’électricité grâce aux vagues.
Quatre tubes cylindriques flottants reliés entre eux par trois vérins hydrauliques remplis d’huile sous pression composent le serpentin. C
es tubes articulés changent d’aspect selon la force des vagues. Quant à l’huile, elle permet de nourrir les moteurs hydrauliques enclenchant un générateur électrique.
L’énergie ainsi produite est stockée et repart à travers un câble sous-marin. Chaque système est censé produire 750kW d’énergie chaque année et, à terme, l’objectif est de fournir de l’électricité aux 1 500 foyers d’une même ville.
L’exploitation de l’énergie houlomotrice ne date pas d’hier. Depuis une trentaine d’années, différents pays mettent au point des systèmes houlomoteurs. C’est le cas au Japon, en Inde, au Royaume-Uni et en Norvège).
On dénombre plus d’une vingtaine de centrales exploitant l’énergie houlomotrice dans le monde mais toutes demandent des améliorations techniques afin de fonctionner sans aucune embûche.
A savoir…
L’énergie houlomotrice a un pouvoir de développement qui n’échappe pas aux spécialistes.
On estime leur rendement entre 1,3 et 2 TW et, selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), ce potentiel pourrait répondre à environ la moitié de la puissance électrique mondiale installée.